France : Belgique : l’Eglise accompagne les femmes blessées par l’avortement

Publié le par brochier

« Les associations chrétiennes Agapa et Stabat ont mis en place avec discrétion des aides pour les personnes qui souffrent à la suite d’un avortement. «Que l’Église fasse quelque chose ! » Cet appel, adressé au P. Michel Golfier il y a douze ans par une femme médecin à Paris, est à l’origine de l’Association des groupes d’accompagnement des personnes blessées par l’avortement, ou Agapa. (…) En janvier 1994, une première femme fut accueillie, et en août de la même année les statuts de l’association étaient déposés. Ce parcours, en 15 rencontres hebdomadaires vécues dans l’anonymat et la confidentialité, individuellement ou en petit groupe, favorise « un retour à la vie », selon l’association. Les rencontres permettent d’abord de relire son histoire depuis l’enfance : « La femme qui a avorté était déjà, sans qu’elle en soit consciente, dans une situation de fragilité », estime Catherine de Charentenay, vice-présidente d’Agapa. Peu à peu, elle pourra retrouver « l’estime d’elle même ». Le parcours veut permettre ensuite l’appréhension du deuil, celui de l’enfant perdu par IVG, mais aussi la perte d’autres êtres chers. Enfin, la réconciliation avec soi-même et la démarche de pardon à l’égard du compagnon de l’époque, du mari ou des parents qui ont pu pousser à cet avortement. « Cette démarche intérieure de pardon n’est que commencée, et pourra durer des années », remarque Claudine Philippot, membre de l’équipe parisienne d’Agapa. Actuellement, une centaine de personnes, dont quelques hommes, sont accueillies chaque année dans les six antennes d’Agapa. « Sans compter les personnes que l’on soutient par téléphone », ajoute Catherine de Charentenay. De tous âges et de tous milieux, elles viennent parfois trente ou quarante ans après une IVG. « Certaines se rappellent chaque année la date de cet avortement, ainsi que la date à laquelle l’enfant aurait dû naître, et calculent l’âge qu’il aurait », raconte Ghislaine Morel d’Arleux, autre membre d’Agapa. Une autre association chrétienne, Mère de Miséricorde, fondée il y a vingt ans par la communauté des Béatitudes et désormais indépendante, a mis en place depuis 1994 des sessions Stabat (2) : une semaine proposant « à l’homme, à la femme, au couple un chemin de résurrection intérieure et de vie ». Leur pédagogie diffère d’Agapa en ce sens qu’elle propose de « se plonger directement dans la miséricorde d’un Dieu de tendresse, indique Blanche Le Cornec, écoutante de Mère de Miséricorde et de Stabat. Cette blessure de l’avortement est tellement douloureuse qu’on ne peut la regarder que dans la miséricorde». La session aborde ensuite la culpabilité et le pardon «aux autres, à Dieu et à soi-même», pour aller vers la Résurrection. Ces sessions, accueillant dans la discrétion une quinzaine de personnes (soit plus de 500 au total en dix ans), sont portées par la prière d’une communauté religieuse. « Il n’est pas nécessaire d’être baptisé et d’avoir l’habitude de prier pour venir, mais il faut être ouvert à la grâce », explique Anne-Marie Guillou, responsable parisienne de Mère de Miséricorde. Au-delà de ces différences d’approche, les deux associations dressent des constats très proches : « Quelles que soient les circonstances dans lesquelles la femme ou le couple a été amené à prendre cette décision, et même quand la femme a eu d’autres enfants après, cette blessure ne s’efface pas », constate-t-on de part et d’autre. Une blessure faite de culpabilité et de tristesse, voire de dépression, qui peut poursuivre la femme des années durant. « L’avortement est une blessure existentielle, comme l’abandon, le viol ou l’inceste, résume Anne-Marie Guillou. Il touche à la dignité de l’être. » « C’est une violence envers soi-même, ajoute de son côté Ghislaine Morel d’Arleux. Elle abîme le psychisme et l’âme comme une entaille. » » 20 avril (La Croix)

 

En Belgique : Alternatives, rue des Celtes, 19, 1040 Bruxelles. Tél : 02 737 91 32

Chemin d’Emmaüs (Bruxelles, Banneux) Avenue Defré, 1180 Bruxelles. Tél :  02 375 95 04

Ou accueil psychologique : Anne Schaub 02 345 87 76

Quality of Life – Bruxelles – Mai 2004

 

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